Les déchets organiques agricoles et urbains représentent un défi pour l’environnement et l’agriculture durable ; ils peuvent cependant représenter un gisement à exploiter en subissant les traitements de valorisation appropriés ;
Aujourd’hui on estime le tonnage des déchets organiques urbains au Maroc à 5.3 millions de tonnes par an et leur traitement couterait à la collectivité 150 Dhs la tonne en moyenne. Les traitements actuels consistent principalement à enfouir et dans certain cas bruler à l’air libre, ce qui n’est pas sans risque à moyen terme pour l’environnement mais également met à rude épreuve la capacité des communes à enfouir et traiter ces déchets. Concernant les déchets organiques d’origine agricole, on peut constater l’évolution faite dans ce domaine dans les pays Européen, la Bretagne française est un bon exemple, étant la première région d’élevage en France, elle a souvent été accusée de pollueur. Les risques de la présence des nitrates dans les nappes phréatiques ainsi que les pollutions microbiennes ont forcé le législateur à adopter un certain nombre de traitement pour assainir ces déchets, et les valoriser avec des moyens appropriés. On pourrait imaginer au Maroc via une véritable stratégie de l’économie circulaire, rediriger les couts de l’enfouissement vers une valorisation biologique, agricole et énergétique performante. Ce qui aidera à maitriser les risques environnementaux et allégerait la facture globale des déchets organiques. Les initiatives dans ce sens restent au Maroc assez dispersées sans cadre professionnelle, Il est donc devenu impératif une meilleure organisation de cette filière. C’est dans cet objectif que l’association BIOVAL a été créée
BIOVAL, une plateforme d’action collective :
‘‘En collectant plus de 5.3 millions de tonnes par an de déchets urbains, le Maroc donne l’exemple sur le plan continental, la création de BIOVAL va donc dans le bon sens en s’imbriquant dans le ‘’green leadership’’ du Royaume et donne plus de visibilité à son savoir-faire en matière de valorisation de tout type de déchets organiques‘’ se réjouit Anouar ALASRI, Directeur Général d’ÉLÉPHANT VERT Maroc et Président de BIOVAL.
Régie par la loi n°75-00 réglementant le droit d’association, née d’une union entre partenaires socio-économiques BIOVAL intègre à la fois des structures socio-économiques qui génèrent des déchets organiques, celles qui les valorisent, et les producteurs et fournisseurs d’intrants agricoles naturels et/ou biologiques. Son objectif : fédérer l’ensemble des acteurs pour développer au Maroc une économie circulaire autour des intrants agricoles naturels et/ou biologiques, comme l’explique Ahmed LEBRIHI, Porte-parole de l’association : ‘’A nos yeux, c’était une évidence : la nécessité d’un passage d’une économie linéaire à une économie circulaire, une sorte de transition énergétique pour consommer moins, consommer mieux et in fine consommer renouvelable. ‘‘
L’association va ainsi permettre de créer des synergies entre les politiques de grands groupes agro-industriels comme par exemple ÉLÉPHANT VERT ou DIANA HOLDING (BIO-COMPOST Brahim ZNIBER), les délégataires de décharge publique (principal acteur du traitement de déchets organiques urbains) et celles de PME comme ELEVAGE PRO, mais avant tout les acteurs institutionnels, notamment le Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement, le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime (particulièrement l’ONSSA) et le Ministère de l’Industrie, du Commerce , de l’Investissement et de l’Economie Numérique et de l’Institut Marocain de la Normalisation.
Cette synergie a comme objectif principal l’organisation de la filière dans toutes ses dimensions (juridique, investissement, recherche et développement) ainsi que la promotion de l’innovation dans cette filière.
BIOVAL en action :
Le Conseil d’Administration de BIOVAL, qui a tenu son Assemblée générale constitutive en juillet dernier à Rabat, a tracé la feuille de route de l’association et a fixé plusieurs objectifs dont notamment :
- Créer un environnement technologique et des synergies favorables au développement de projets de R&D en lien avec les résidus organiques ;
- Aborder collectivement les impératifs qui conditionnent le secteur et favoriser son développement ;
- Etre l’interlocuteur privilégié des différents décideurs dans le domaine des Agroressources et de leur valorisation afin de mieux organiser la filière ;
- Produire des idées innovantes et créatrices de valeur à destination des pouvoirs publics ;
- Développer et promouvoir le concept de l’Economie Circulaire au Maroc.
Les membres fondateurs de l’association ont aussi décidé de mettre en place quatre Commissions permettant d’atteindre ces objectifs. Elles sont conçues pour être de véritables espaces de réflexion. Leur rôle est d’agir en amont et en aval, avec tous les acteurs du secteur, pour créer un environnement favorable au développement de projets coopératifs et collaboratifs.
Ces Commissions sont les suivantes :
- Commission de labélisation et de suivi des projets collaboratifs innovants
- Commission règlementaire et institutionnelle
- Commission Certification des produits
- Commission « Besoins Services-Infrastructures-Métiers-Formation »