L’Association Régionale des Apiculteurs de la Région GHARB- CHRARDA- BENI HSSEN (ARAPIG)

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L’enjeu de l’apiculture dans le Gharb, entre les vraies contraintes et les potentialités régionales

 

Dans cet article, on cherche à expliquer la variabilité des rendements du miel en milieu Maamora et à mettre en évidence les facteurs du milieu qui sont à l’origine de ces variations. Le diagnostic participatif effectué dans la région du Gharb lors de plusieurs rencontres et observations durant ces dernières années visait à évaluer des itinéraires techniques en diverses situations de conduite des exploitations apicoles. A la lumière des résultats du diagnostic, cet article se propose pour examiner le recule des rendements de miel dans notre région.

L’apiculture est l’art d’élever des abeilles en vue de produire du miel, du pollen, de la gelée royale, de la cire, de la propolis, des essaims et même du venin d’abeilles. Ces dernières années, l’apiculture est devenue un outil d’aide au développement humain et un moyen de lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité sociale qui passe par la diversification et l’amélioration durable des ressources naturelles et des revenus de la population cible.

Au Maroc, on dénombre environ 348 000 ruches pour près de 25 000 apiculteurs (MAPM, 2013). La production de miel est estimée à 3500 tonnes et celle de la cire est de l’ordre de 300 tonnes (MAPM, 2010). Ces productions ne permettent guère de satisfaire les besoins nationaux en miel qui croissent d’une année à l’autre. Ces besoins dépendent particulièrement de l’importation, dont une bonne partie, souvent de très mauvaise qualité.

Dans le cadre du Plan Maroc Vert, on prévoit la production de 16.000 tonnes de miel, soit un accroissement de 12.500 tonnes et le contrat programme fixe comme objectif d’atteindre 600.000 ruches à l’horizon 2020. Pour parvenir à cet objectif et à la mise en œuvre du contrat programme de la filière apicole (FIMAP), le gouvernement du Maroc a lancé un programme d’investissement ambitieux de 1.483 milliards de dirhams pour l’accroissement des rendements, le développement des unités apicoles modernes, l’agrégation sociale et la valorisation des produits de la ruche. Pour ce faire, la préservation des parcours favorables au développement de l’apiculture marocaine reste pour nous le point central.

Le Gharb est le berceau de l’apiculture marocaine, il a été considéré depuis longtemps comme un parcours très favorable au développement de l’apiculture et constitue par conséquent la première région apicole du Maroc en raison de ses conditions climatiques favorables conjuguées à la présence d’une flore mellifère abondante et diversifiée composée des forêts à essences mellifères: eucalyptus (75 000ha) et chaîne liège (36 000 ha), des plantations d’agrumes (+17.000 ha), des cultures annuelles: bersim et tournesol (+50.000 ha) et autres végétation spontanée de l’agriculture pluviale (des milliers d’ha). A lui seule, le Gharb abrite plus de 70% du cheptel apicole national et constitue ainsi le terroir de production apicole par excellence.

Parmi les contraintes majeures de la filière apicole au niveau de la région du Gharb on cite :

  • La régression des parcours existant (forêts des Eucalyptus),
  • L’abeille n’est pas prise en compte comme patrimoine national à sauvegarder,
  • La commercialisation non structurée et le miel importé représente un facteur limitant pour le développement de l’apiculture,
  • Les aides financières pour l’incitation et les encouragements en apiculture reste à désirer,
  • Le rendement actuel en miel par ruche moderne est encore très faible et irrégulier d’une année à l’autre et au sein même d’une même exploitation (<10 kg/ruche), alors que le rendement en miel d’Eucalyptus à durant les années quatre vingt dépassait 50 kg/ruche,
  • La production Nationale du miel qui repose essentiellement sur les eucalyptus est très perturbée dans la forêt Maamora. Plus grave encore, on vit une pénurie de miel de cette espèce. Cette production est en déclin depuis l’introduction d’eucalyptus hybride qui a substitué le Camal Dulensis.
  • La nouvelle réglementation (Loi 28-07, du 11 février 2010, le Décret n° 2-10-473, du 6 septembre 2011 et l’Arrêté n° 244-13 du MAPM du 16 janvier 2013, régissant l’agrément ou l’autorisation sanitaire n’est pas compatible à plus de 90 % des apiculteurs.
  • La voie de la recherche/développement n’est pas active.

Les observations au terrain sur ces hybrides découvrent que l’eucalyptus hybride se caractérise par une floraison très précoce et non abondante ou parfois absente ne coïncide pas avec le développement naturel des colonies. Il en résulte un décalage entre l’arrivée de la miellé et le développement des colonies.

En l’état actuel, vu les budgets allouées pour le développement de la filière apicole, la mise en place d’un plan de redressement adapté au contexte posé s’impose car le succès économique en apiculture reste tributaire de deux points essentiels:

  • Un savoir faire notable des apiculteurs du Gharb déjà acquis,
  • La profession pense avec forte incitation que le passage de la production de miel de 3500 à 16000 tonnes, prévue dans le cadre du Plan Maroc Vert est conditionné par le retour aux forêts des Eucalyptus notamment en présence de l’espèce Camal Dulensis.

Dans ce sens l’ARAPIG et pour permettre aux apiculteurs de la région du Gharb d’honorer leurs engagements auprès du gouvernement, l’association des apiculteurs du Gharb (ARAPIG) et la Fédération Interprofessionnelle Marocaine de l’Apiculture (FIMAP) tire la sonnette d’alarme en sollicitant tous les partenaires, notamment le haut commissariat des eaux et forêt de prendre en considération dans sa politique de reboisement la préoccupation des apiculteurs du Gharb en plantant les arbres d’Eucalyptus issues de graines. L’espèce Camal Dulensis reste pour nous l’espèce mellifères le plus adapté et l’idéal parcours pour la production de miel d’Eucalyptus.

Les retombées escomptées de ce projet vise les points suivants:

  • Diversifier les activités génératrices de revenues (AGRs) d’une manière durable afin de subvenir aux besoins des populations limitrophes des forets et l’amélioration de leur niveau de vie,
  • Atteindre les objectifs posés dans le cadre du Plan Maroc Vert à l’horizon 2020,
  • La sauvegarde du cheptel apicole en tant que patrimoine national.
  • Améliorer la biodiversité pour assurer l’équilibre écologique.

Des signes positifs sont observés de la part du ministère du tutelle et du haut commissariat des eaux et forêts et de la lutte contre la désertification et qui se sont concrétisés par une sortie sur le terrain en date du 4 mars 2016 pour examiner avec la profession le recule des rendements.

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